Il était une fois des histoires

Le blog de Laetitia Midou, romancière

Ecrire tous les jours.
Pour fluidifier, muscler son écriture, améliorer son style.
Ecrire (tous les jours) est un conseil lu et entendu maintes et maintes fois depuis que je m’intéresse à l’écriture.

Tu ne peux pas attendre l’inspiration. Tu dois la poursuivre avec une massue. Jack London.

Jack London s’imposait jusqu’à 1000 mots par jour. Il n’en dérogeait pas et il écrivait tant que les mille mots n’étaient pas atteints.
Pour Stephen King, écrire tous les jours est une hygiène mentale. Il écrit 2000 mots tous les jours, y compris les jours fériés.

Les pages matinales de Julia Cameron

J’ai lu Julia Cameron et j’ai commencé à écrire mes pages matinales (presque) tous les jours et j’ai arrêté.
J’ai découvert la mode du Bullet Journal et j’ai tenté d’écrire (presque) tous les jours mais je m’égarais. Cela ne convenait pas à ma pratique quotidienne de l’écriture.
Les pages matinales, le bullet journal, j’ai tout arrêté.

Ecrire des haïkus

Le 04 août 2023, j’ai commencé à tenir un journal d’haïkus, ce qui a bouleversé ma vie et mon écriture.

J’y consigne :

  • les évènements de ma vie,
  • la météo,
  • ma météo intérieure,
  • mes pensées,
  • des idées,
  • des bouts de phrases,
  • des mots,
  • des impressions,
  • ce qui m’a étonnée, émue,
  • des fragments de conversations entendus au travail ou dans la rue,
  • mes haïkus.

Ecrire tous les jours est vital.
Quand je n’écris pas (oui, cela peut arriver), je ressens un manque.

Ce qui a changé :

  • mon écriture s’est enrichie,
  • ma façon d’être au monde a évolué,
  • je suis plus présente, plus connectée à ce qui m’entoure,
  • je suis plus sensible aux détails.

En explorant mon territoire :

  • j’écarquille les yeux devant la délicatesse des fleurs de ronces,
  • je m’enivre dans le parfum des acacias,
  • je reste bouche bée en écouter chanter la mésange charbonnière sur un bouleau…

Avant les haïkus, je passais devant ces trésors sans les remarquer….

même les ronces
ont leur printemps –
lune des fleurs

Aujourd’hui, j’écris quotidiennement et j’alimente une page Instagram @laetitia.midou avec des haïkus de mon cru, ceci quatre fois par semaine.
(Dans un prochain article, je parlerai spécifiquement de ma pratique des haïkus)

Après presque deux ans d’écriture haïkuesque, je réfléchis à la meilleure façon d’intégrer cette pratique à l’écriture romanesque… Prochain défi à relever !

Et vous, avez-vous des astuces pour écrire tous les jours ?

A bientôt 🙂

J’avais oublié le blog.


Et puis hier, WordPress me rappelle à son bon souvenir sur ma boite mail et me prévient qu’une certaine somme a été prélevée sur mon compte pour renouveler l’abonnement jusqu’en avril 2024.

Bigre, deux ans que je n'ai rien écrit sur ce blog !

En revenant faire un tour aujourd’hui, je suis effarée : le dernier article date du 07 septembre 2021 ! C’est vertigineux comme le temps passe.

J’ai relu les articles que j’avais rédigés, les chantiers de réécriture de mon premier roman en particulier : ils m’ont fait sourire ! Heureusement, depuis ce temps là, je n’ai peut-être rien écrit sur le blog mais j’ai réussi à finaliser mon roman numéro 1.

La réécriture de mon premier roman s’est achevée fin 2021. J’ai mis le turbo car je voulais absolument participé au concours « Le prix Jeune Talent Jeannine Balland 2022 » qui me semblait très pertinent. Hélas, mon roman qui s’appelle désormais « Le complexe du Talon aiguille » n’a pas été retenu. La déception a été immense, je ne vous le cache pas car je croyais vraiment avoir une chance.

Après le mail qui t’indique que tu n’es pas retenue, j’ai fait ma propre auto-critique. Même s’il se passe en milieu rural, mon roman n’est pas à proprement parler un roman de terroir. Il n’en a pas tout à fait les codes. Etre situé à la campagne n’est en effet pas le seul critère permettant de définir le genre. Il y a autres choses qui rentrent en ligne de compte, mais je suis incapable de dire quoi.

Je ne connais pas les raisons du refus de mon manuscrit et je trouve regrettable que les auteurs qui candidatent à ces concours n’aient pas des retours argumentés des organisateurs via leurs comités de lecture. Quel gain ce serait pour les auteurs en herbe dont je suis pour progresser dans l’écriture, le style, la narration, l’intrigue !

Les semaines et jours qui précédent les résultats restent des moments très stressants. Dès que le résultat tombe, je sors de l’expérience immensément déçue et frustrée de ne pas savoir pourquoi mon roman est écarté de la liste des finalistes. Cela n’entame pas la motivation mais le refus et le silence accompagnant ce refus sont difficiles à encaisser.

L'année 2022 a été riche en déceptions...

En 2022, j’ai peu écrit. Je suis passée par une période difficile qui reléguait cette passion à la dernière place de mes centres d’intérêt. Et l’année passait et je m’éloignais de l’écriture et je culpabilisais.

Alors, au printemps 2022, j’ai osé et me suis inscrite à un atelier d’écriture à Strasbourg. J’en rêvais depuis longtemps. Une place se libérait justement et j’y suis allée pour la matinée, la trouille au ventre. Est-ce que j’allais pouvoir écrire ? Est-ce que je devrais lire à voix haute ma production à l’ensemble des participants ?

Résultat ? Ca m’a fait un bien fou. Cette séance a au moins permis de débloquer l’envie d’écrire. Hélas, cela n’a pas suffit pour relancer la machine désormais bien grippée. Comme je l’ai déjà écrit ici, l’écriture est un muscle qui s’entretient et je l’avais laissé tomber depuis trop longtemps.

Depuis ce printemps 2022, j’ai participé à deux autres ateliers d’écriture créative, avec d’autres participants, tous plus intéressants les uns que les autres et une animatrice investie, passionnée et pleine de ressources. En parallèle et grâce aux ateliers d’écriture, j’ai imaginé une méthode pour stimuler mon imagination et écrire des petits textes inventifs. J’ai gagné en confiance en moi et le processus d’écriture s’est réamorcé en douceur.

L'année 2023 commence avec un alignement des planètes nettement plus favorable...

Les ateliers d’écriture, mes exercices d’échauffement et mes lectures ont réallumé la flamme.

Une semaine de congés en février m’a permis de reprendre le deuxième roman dont j’ai déjà écrit le premier jet à la main il y a très longtemps (fin 2020). L’idée est de retaper ce brouillon sur ordinateur en attachant une importance capitale au style.

Durant 5 jours, j’ai écrit comme jamais, Je me suis documentée également sur l’immigration italienne en France dans les années après-guerre dont le thème fait partie intégrante de mon deuxième roman. A la fin de ma semaine d’écriture, j’étais épuisée mais comblée.

A Pâques, une nouvelle semaine de congés, pendant que les enfants étaient à l’école, m’a permis de finaliser la reprise du premier jet écrit à la main sur l’ordinateur.

Aujourd’hui, mon roman présente des grosses lacunes et à ce stade, c’est normal. Il y a des trous dans la raquette et on va tenter d’y remédier. C’est la prochaine étape.

Pour pallier les lacunes, les incohérences dans l’intrigue, densifier les personnages et surtout pour tenter de prendre du recul sur mon histoire, je m’attèle en ce moment même à la construction d’un road-book.

C’est une interview de Bernard Minier pour le journal Lire Magazine qui m’a inspiré l’idée. Il utilise cet outil pour construire ses personnages, ses intrigues et je trouve cela très intéressant. Il précise (dans une interview donnée à un autre média) que son road-book prend la forme d’un grand cahier avec intercalaire dans lequel il classe toutes sortes de documents servant à alimenter l’univers de ses romans : scène-à-scène, cartes, dépliants, photos, plans, notes…

J’adore cette méthode parfaitement adaptée à ma façon de travailler.

Aujourd’hui, je m’emploie à construire mon scène-à-scène sous forme de tableau Excel. Cet exercice est une excellente manière de brainstormer avec moi-même et un formidable accélérateur et générateur d’idées. De plus, ce tableau permet d’obtenir une vision d’ensemble de l’intrigue et de repérer au mieux « les trous dans la raquette »….

Je ne manquerai pas de vous faire un petit coucou prochainement pour vous parler de l’avancée de mon petit deuxième.

A bientôt











La dernière fois, j’ai été interpellée par un échange sur un groupe Facebook d’écrivains. Cela débattait ferme sur l’écriture et le fait de sortir de sa zone de confort (ou pas).


Quand on écrit des romans, faut-il rester dans sa zone de confort ou doit-on en sortir ?

Dans l’écriture, plusieurs domaines rentrent en jeu : imaginer et bâtir l’histoire dans son ensemble, créer des intrigues, inventer des personnages, écrire l’histoire dans ses petites lignes (chapitres, scènes, dialogues…), puis mettre en mots l’histoire pour lui donner du relief, de l’intérêt, la sublimer….

J’adore écrire et j’aimerais que cela reste un plaisir. Et pour cela, j’aimerais l’idée de rester dans ma zone de confort, que cela reste facile, que ma plume glisse sur le papier sans buter sur un seul obstacle, que mes mots jaillissent de mon cerveau sans réfléchir et qu’ils expriment avec concision toutes mes idées. Waouh, ça serait un monde idéal. Ca serait vraiment fun !

Sauf que je ne suis pas (encore) assez calée pour écrire ce que j’ai dans la tête avec des mots parfaitement choisis et des phrases qui percutent.

Pour écrire l’histoire (les histoires) qui m’obsède(nt), la facilité n’a pas sa place. Cette zone de confort si rassurante doit être quittée, c’est le prix à payer pour obtenir un résultat acceptable, en tous les cas à la hauteur de mes attentes.

Et que c’est douloureux !

Quand je me relis, je ne suis pas toujours satisfaite. C’est médiocre. A côtoyer des auteurs fabuleux (contemporains et classiques – j’essaie d’alterner) à longueur d’année, me relire peut être parfois insupportable. Je ne peux me résoudre à me satisfaire de ce que j’ai écrit même si je suis plutôt critiquée par mon entourage à ce sujet. Je sens intimement que c’est mal écrit, que je dois faire mieux, que je peux faire mieux. Je ne peux pas m’empêcher de réécrire, sans cesse.

Combien de fois j’ai réécrit mes chapitres, certains dialogues et passages, pour tenter d’approcher la vérité de mon histoire. Combien de fois, je me suis relue et découragée devant mon style sans relief, mes phrases trop longues et bourrées d’adverbes.

C’est à ce moment-là que je dois m’extirper de ma zone de confort. Pour atteindre mon idéal.

Et c’est à ce moment-là que je me mets à procrastiner, que mon cerveau, devant l’effort, devient récalcitrant.

Et allez, un petit effort, un coup de pied au derrière : il faut tout reprendre, tout réécrire, s’atteler au travail. Cela me désespère mais je ne peux pas faire autrement car je veux offrir à mes personnages le plus bel écrin, l’histoire la mieux écrite possible. Evidemment, un jour, je devrais me résoudre à cesser de réécrire et me faire une raison. Un jour, je devrais dire STOP et laisser vivre mon roman. Me dire, c’est ok, il est acceptable. Je ne vais pas faire des retouches à l’infini.

Concernant le plaisir, il se niche à un autre niveau, dans la créativité.

Imaginer des histoires, construire des intrigues, ce n’est pas un effort, c’est un vrai kiff, c’est ce que je préfère. Mais ici, il n’y a pas de notion de travail, d’effort, de réflexion, cela vient tout seul, à moi, sans effort. A ce stade, c’est le début (sympa) du travail d’écrivain, l’étape que j’aimerais prolonger à l’infini. Mais à un moment, il faut s’affronter à la mise en mots de tout ce qui bouillonne dans ma tête.

C’est à partir de là que je rentre en zone de turbulence, qu’ouvrir ma page blanche me donne des douleurs au ventre….

Ecrire un roman c’est un saut dans le vide, et c’est vertigineux !

Les vacances sont terminées et j’ai repris le travail depuis une bonne semaine. Bye bye Belle-île-en-mer !


Dans mes valises, j’avais emmené de quoi écrire : des projets de roman surtout, des projets plaisir et excitants et puis, ô surprise, je n’ai pas écrit une seule ligne ! Je n’ai pas eu une seule minute pour pratiquer l’écriture. Avant de partir, comme d’habitude, je fantasme mes vacances. Je m’imagine écrire sur une terrasse, le matin ou le soir, inspirée. Très inspirée. A la fin des vacances, j’ai pondu un petit chef d’œuvre, au moins un premier jet ! 🙂

Mais dans mon fantasme, j’oublie ma famille.

Et oui, c’est le paramètre que je n’intègre pas dans mes fantasmes d’écriture : les enfants, mon mari, le collectif, quoi. A la maison, je parviens à m’isoler, j’ai une pièce à moi, tranquille, loin de l’agitation familiale. Mais en vacances, on est collés serrés en permanence, c’est d’ailleurs l’objectif de nos vacances : passer du temps en famille. Alors, écrire en vacances, je ne peux pas l’envisager une seule seconde. C’est IM PO SSI BLE !

J’ai passé de belles vacances, totalement déconnectées de l’écriture, du geste d’écriture. Les idées, par contre, n’étaient pas en vacances, mon carnet en est rempli. Des idées de titre de roman, des ébauches de personnage ou de scénarios….

Où en est ce chantier de réécriture, parbleu ? 

Au point mort !

Par contre, si je n’ai pas écrit en vacances, j’ai eu tout le loisir de penser à des scénarios d’organisation de mon travail d’écriture, à mettre en place pour la rentrée.

Mon brainstorming estival a porté ses fruits. J’ai décidé de m’atteler à une nouvelle routine d’écriture :

  • un jour dans la semaine, je me consacrerais à 100% à la réécriture de mon premier roman : ce jour sera certainement un samedi.
  • un deuxième jour dans la semaine, je commencerais à reprendre le premier jet de mon deuxième roman : je pense que ce manuscrit a du potentiel. Il est totalement écrit sur papier, je dois donc le retranscrire sur ordinateur dans un premier temps, tout en m’attachant à travailler le style, la caractérisation des personnages et l’intrigue.
  • deux à trois plages dans la semaine pour écrire sur un nouveau texte, sur une idée qui m’est apparue durant les vacances : j’ai déjà écrit sept chapitres.

Avant mes vacances, ici-même, j’évoquais mon épuisement et mon manque d’enthousiasme à m’atteler à la réécriture de mon premier manuscrit. Il est évident que la création en tant que telle me manque. L’écriture ne doit pas se résumer à la réécriture, c’est rébarbatif à la longue. En filigrane, je dois mûrir d’autres histoires et les poser en mot. C’est trop frustrant de devoir attendre la fin de la réécriture de Shimmy shimmy ! pour aborder d’autres projets d’écriture.

Je veux continuer à être enthousiaste et passionnée et j’espère que cette nouvelle organisation y contribuera.

Je vous tiendrais au courant 🙂

Feeling Good interprétée par la merveilleuse Nina Simone est le titre qui accompagne Lorraine lors de la finale du Casting dans les dernières pages du roman.

Cette chanson exprime à la perfection la trajectoire de vie de Lorraine, héroïne de mon premier roman : un passé difficile, désormais derrière elle, des lendemains qui chantent et qui dansent, la liberté retrouvée, une nouvelle vie qui s’ouvre à elle….

Belle écoute ! 🙂

Que de pluie en ce début d'été....

D’habitude, la pluie me porte pour travailler. Mais là, trop de pluie cet été ! Les champs autour de moi sont imbibés d’eau, mon moral aussi ! Je rêve d’un été normal, bien au sec ! 🙂

Photo de Bob Clark sur Pexels.com

Alors, malgré tout, bonne nouvelle, j’ai débuté le travail sur la deuxième partie. J’ai travaillé 4 chapitres. Bon. Et c’est tout. Quelle productivité ! Ce week-end, je n’ai même pas posé un œil sur mon manuscrit. J’ai lu et regardé quelques films. Mais bon, soyons positif, j’ai tout de même avancé, c’est le principal.

Franchement, entre nous, je déteste être dans cet état d’esprit qui oscille entre flottement, découragement et envie d’écrire malgré tout avec des idées de scénario plein la tête. Au moins de ce côté-là, côté imagination, ça ne chôme pas ! J’ai même trop d’idées et par là-même, une frustration qui grossit à vue d’œil. Et une boule dans le ventre rien que d’y penser ! Terrible !

J’aimerais tant finir la réécriture de mon premier roman mais je ne veux pas le bâcler, c’est mon premier manuscrit, j’y tiens trop. J’adore mon histoire, mes personnages. C’est mon bébé, mon premier bébé. Oui, il me donne du fil à retordre mais je le dorloterais jusqu’à son point final. Ca prendra le temps que ça prendra. Enfin, s’il pouvait être terminé avant la fin de l’année, ça serait tip top.

Entamer un autre travail d’écriture en parallèle, je n’y tiens pas trop. J’ai peur de diluer ma concentration et finir par délaisser le chantier de réécriture qui reste ma priorité.

Pourtant, j’aimerais retrouver le plaisir pur de l’écriture, échafauder des intrigues, construire des personnages, laisser divaguer mon stylo sur mon petit cahier.

Mais j’ai un problème : je suis trop rigide. Et cette rigidité me pénalise. C’est le serpent qui se mord la queue. Je ne veux pas écrire de nouvelles histoires tant que la réécriture de mon premier roman n’est pas achevée. Mais comme la réécriture me plombe, je n’avance pas, je freine et stoppe, devenant récalcitrante devant l’effort considérable à fournir.

Là où il n'y a pas de plaisir...

J’en suis là, je n’ai plus de plaisir, je souffre, ce travail intellectuel de réécriture requiert des ressources que je ne possède plus depuis notre retour de Metz : l’entrain, la motivation, le courage, l’énergie et une concentration à toute épreuve.

Bref, ce n’est pas gagné et à la fin de la semaine, nous partons en vacances du côté de Nantes et Belle-Ile-en-mer.

J’espère vous revenir d’ici 3 semaines environ avec une énergie décuplée prête à attaquer une rentrée d’écriture et de réécriture sur les chapeaux de roues !

A très bientôt, prenez soin de vous 🙂

Pour la petite histoire, I Put On Spell On Me interprétée magnifiquement par Devil Doll est la chanson que j’ai choisie pour accompagner le cours d’effeuillage burlesque de Lorraine dont nous avons un premier aperçu au deuxième chapitre du roman.

Pour en savoir plus sur I Put On Spell On Me, « Je t’ai jeté un sort », de nombreuses fois reprises, c’est sur Wikipédia.

Et si on parlait procrastination ? 

Depuis le billet de la semaine dernière, j’ai cogité et rien écrit, lu aussi, pas mal. La lecture compense bien : je ne culpabilise pas (trop) car ainsi je nourris mon écriture. Tout n’est pas perdu. Quand je ne lisais pas, je réfléchissais à ce soudain blocage.

L’une des questions qui tournait dans ma tête : pourquoi je ne parvenais plus à me mettre à l’écriture ? La fatigue n’explique peut-être pas tout….

J’ai constaté qu’écrire ne pose pas de souci particulier, j’ai même posé quelques lignes sur mon carnet samedi matin après mon jogging. C’est la réécriture, le sujet. La vérité est que je procrastine. Et je sais très bien pourquoi aujourd’hui. La semaine dernière, j’étais fatiguée, je ne parvenais plus à penser, à voir clair dans mes idées. Maintenant, tout est limpide.

La procrastination surgit lorsque je suis face à une difficulté, qu’un point bloquant se met en travers de mon projet. Je bute et je bloque. Je me mets à procrastiner.

Par exemple, avant d’écrire mon premier roman, je bloquais totalement : autant vous dire que le curseur de la culpabilité pointait à son maximum. Je procrastinais, appelons un chat un chat : j’avais des idées, beaucoup d’idées mais je ne savais pas comment les organiser, comment débuter mon roman et j’anticipais la suite, alors que je ne l’avais pas encore commencé, comment le poursuivre et y mettre le point final. J’ai mis de longs mois (années ?) avant de m’élancer. Comment ? En découvrant une méthode qui a porté mon écriture du début à la fin. Apporter une solution à mon problème a levé tous mes blocages. Le geste de l’écriture a pu amorcer.

Un an après l’écriture de ce roman, après l’avoir laissé poser quelques mois, comme il est conseillé de le faire, je l’ai relu. Mon impression était mitigée, j’étais à la fois ravie et perplexe. Il manquait un petit quelque chose mais je ne savais pas dire quoi. Après un temps de réflexion et quelques lectures de livres, j’ai compris : il manquait une dose de suspense et de mystère à mon histoire.

Les romans policiers, j’adore, avec une préférence pour les thrillers psychologiques américains. Je me suis toujours dit : « Un jour, j’écrirais du policier moi aussi, je ferais du Gillian Flynn » mais je ne l’imaginais pas tout de suite. « Avant, je dois m’exercer à l’écriture de roman avec un genre plus accessible ».

Et puis, bam, le destin en décide autrement !

L’évidence s’impose à moi : c’est maintenant que je dois instiller un petit côté « enquête policière » à mon récit, celui-ci s’y prête à la perfection. Pourquoi attendre un prochain roman ? L’idée est séduisante, vertigineuse mais inévitable pour épicer mon roman et lui apporter une nouvelle dimension.

Dans la première version du roman, la mort de Matthias est simplement évoquée, sans rentrer dans les détails. Il est le fantôme de Lorraine et de beaucoup d’autres personnages, Maryline, Jacky, Mado. Sa mort a de lourdes conséquences autour de lui. Inconsciemment, j’ai évité d’explorer l’intrigue sur la mort de Matthias. Je ne me sentais pas prête à écrire une intrigue de ce genre. Heureusement, la relecture en a décidé autrement.

Un nouveau challenge à relever : la construction d’une intrigue policière. Je commence avec une vague idée. Je distille les éléments de la nouvelle intrigue au fil des pages. Et puis, ça se transforme en casse-tête, je m’embrouille, j’ai la boule au ventre, je suis dans une impasse, incapable d’intégrer ce nouveau fil narratif à mon jet initial. C’est à ce moment que je me mets à procrastiner et puis j’abandonne complètement le roman. Je ne le reprendrais que huit mois plus tard.

Ce casse-tête, je m’y attèle début janvier 2020, non sans difficulté, en retroussant les manches, en suant à grosses gouttes. Et je termine le roman fin février 2020.

Aujourd’hui, je procrastine pour les mêmes raisons : ma béta-lectrice m’a donné des tuyaux pour renforcer mon intrigue, pour qu’elle fonctionne mieux. Je dois m’y confronter et réécrire dans ce sens. Ca demande un travail, une réflexion, une concentration et une énergie de dingue. D’où la procrastination. La fatigue n’arrange rien. Et puis, j’ai le sentiment d’avoir tout donné à la première partie. Je suis à bout de souffle, pressée comme un citron. Les efforts considérables qui restent à faire me tétanisent.

On parlait de contrainte la semaine dernière : je n’aime pas trop les contraintes. Je trouve toujours le moyen de m’y soustraire. Seulement, en écoutant mes auteurs préférés, je me rends bien compte que le travail d’écriture régulier est essentiel. Nicolas Mathieu par exemple, lui-même inspiré de Jack London, se contraint à écrire mille mots par jour. Il n’est pas le seul à agir ainsi. Stephen King fait de même.

Là, où j’en suis, c’est-à-dire au degré zéro de la motivation, je dois me donner un bon coup de pied au derrière, m’imposer une contrainte, une heure d’écriture par jour par exemple. Ou une demi-heure pour ne trop me brusquer. Pour avancer, coûte que coûte, et terminer pour de bon mon chantier de réécriture. D’autres projets d’histoires patientent derrière et c’est une réelle frustration que de ne pas pouvoir y travailler.

L'été va mettre mon travail d'écriture à rude épreuve. 
(Metz la nuit – Au loin, la cathédrale Saint Etienne où l’on peut admirer les superbes vitraux de Marc Chagall)

La semaine dernière, nous nous sommes échappés deux jours avec mon mari, loin de la maison, loin des soucis quotidiens, loin du travail. Nous ne sommes pas allés très loin, à Metz simplement, à deux heures de chez nous. Mais ce que cette escapade était ressourçante après ces longs mois de confinement ! Seulement, il y a un problème de taille : j’y ai laissé la motivation.

Je suis fatiguée de ces deux jours durant lesquels nous avons crapahuté, dans la vieille ville, au centre commercial Muse et parmi les trois expos du musée Pompidou, Arcimboldo et Chagall entre autres. Je suis extenuée et mon cerveau rechigne à écrire, à l’idée même d’écrire.

Voilà où stationne ma motivation depuis vendredi dernier. Depuis cinq jours. C’est le degré zéro de la motivation. J’ai vaguement écrit samedi, enfin jeté quelques notes sur un carnet, et rien du tout dimanche, ce qui ne m’est pas arrivé depuis pas mal de temps, je dirais depuis le début du premier confinement. Alors, imaginez une seconde mon état d’esprit ! Je culpabilise franchement et d’un autre côté, impossible de déjouer ma mauvaise volonté. L’énergie me manque, l’élan me manque et l’été me fait de l’œil ! C’est terrible ! Les conditions ne sont pas réunies pour m’élancer dans l’écriture, elles sont contre moi. Non, je ne vire pas à la parano 🙂

Comment s'organiser pour l'été ? 

Question à laquelle il est difficile de répondre car les sollicitations extérieures ne manquent pas.

Peut-être devrais-je me contraindre ? Mais j’avoue, je suis assez butée comme fille, rappelez-vous comme il m’a été difficile d’entamer l’écriture de mon premier roman. Les arguments pour ne pas écrire sont légion en ce début d’été, même s’il pleut à longueur de journée et que le soleil n’est pas au meilleur de ses capacités. L’hiver, je m’en sors bien avec le travail d’écriture car je suis un ours, j’hiberne dès les premiers froids et les premières grisailles. Je me calfeutre chez moi, je me réfugie derrière mon écran d’ordinateur et j’écris, bien au chaud, une bonne partie de la journée. Il ne manque plus que le poêle pour me tenir compagnie et mon bonheur serait complet.

La semaine dernière, ici sur ce blog, j’écrivais un premier billet sur mon chantier de réécriture et je m’interrogeais sur son état d’avancement durant la période estivale. Hum, comment vous dire que ce projet a du plomb dans l’aile : jamais, je ne parviendrais à terminer ma réécriture avant le 23 juillet, date du début de mes vacances, en sachant, que nous nous octroyons une nouvelle escapade en famille en Bourgogne, à Dijon plus précisément, le grand week-end du 14 juillet !

Ce n’est pas gagné !

En réfléchissant, je me dis que je ne dois pas me mettre la ratte au court bouillon : si mon cerveau bloque, s’il sature, je dois l’écouter, y aller mollo. Rien ne presse après tout ! Je n’ai aucune injonction, de personne. Je n’ai pas d’éditeur qui m’impose une dead-line. Je suis ma propre patronne, je peux avancer au rythme où je l’entends cet été.

Au lieu de me contraindre à l’écriture cet été, je dois m’autoriser à prendre le temps de profiter. Je dois me ménager une pause méritée. Sans m’éloigner complètement de mon chantier de réécriture, je ne dois pas me fixer d’échéances contraignantes et paralysantes. En l’écrivant, je reconnais que les échéances que je me fixe stérilise toute ma motivation. Je mets à chaque fois la barre trop haute. Ca me stresse, je frôle le burn-out avec des objectifs impossibles à tenir. Mon cerveau se braque et la machine s’enraille. Les contraintes et les objectifs fixés entachent le bonheur que j’ai à écrire, lui enlève sa part de joie.

Quand je n’ai plus de plaisir à écrire, je sais que je suis à bout de souffle, que je dois aller reprendre des forces.

J’ai une méthode, les livres et les podcasts ! 🙂

(Voici le lien de la photo : Image par AJACS de Pixabay)

Un chantier titanesque en réécriture !

Dans un de mes derniers billets, j’espérais avoir fini la réécriture de mon premier roman avant mon départ en vacances en juillet.

Photo de Leah Kelley sur Pexels.com

Pourquoi cette échéance de juillet ? Parce que je sais combien il est difficile de se remettre à l’écriture après des semaines d’interruption. Le muscle de l’écriture ne s’est pas exercé, il s’est avachi, il a perdu de sa tonicité, de son efficacité et de sa précision. Le muscle de l’écriture s’entretient, en ce qui me concerne week-end après week-end, j’en suis convaincue pour l’expérimenter depuis un an. Après une longue pause, il faut réamorcer le geste et la routine d’écriture, dérouiller son cerveau tout raplapla après des semaines à glander. On a le sentiment désagréable et flippant que tout est perdu, qu’on n’arrivera plus à pondre trois mots, une phrase, un paragraphe, que tout ce qu’on écrit n’est bon que pour la poubelle.

Aujourd’hui, ce formidable élan d’écriture me porte. Je bosse sur mon manuscrit intensément chaque week-end, parfois en semaine quand je ne suis pas trop crevée par ma journée de travail. Je surfe sur cette vague agréable et satisfaisante. Mon chantier avance. Pas aussi vite que je le souhaiterais, mais il avance. J’aimerais tant rester dans ce flux positif.

Le hic de l’histoire :

  • Je n’ai corrigé que la première partie, soit 86 pages et 18 chapitres.
  • Mon roman comporte un prologue, 307 pages , 78 chapitres et un épilogue.
  • Je pars en vacances le 22 juillet prochain pour trois semaines.


=> Question : comment corriger et réécrire en un mois les 221 pages restantes ?

Un mois, l’objectif est ambitieux !

Relevons un point positif tout de même : j’avance ! J’ai même le sentiment d’aller de plus en plus vite. Seulement, ce ne sera pas suffisant pour tout finir dans le délai.

Ma plume corrige, améliore, supprime, rajoute. 

J’ai ainsi créé deux nouveaux chapitres consacrés à Jo, l’un des personnages clés du roman que ma correctrice m’avait demandé d’étoffer. Il doit avoir la même importance que Gilles, le mari de Lorraine, autre personnage important de l’histoire.

Je me suis également attachée à incarner au mieux le personnage de Matthias, le frère de Lorraine qui était essentiellement raconté dans la première version : je lui donne une voix, une présence, une histoire.

Côté suppressions, je ne fais pas de quartier : dès que je vois un adverbe, je l’extermine. Dans la première version du manuscrit, je ne m’étais pas rendue compte à quel point je me réfugiais dans les adverbes. Autre refuge, les mots doudous comme les appelle ma correctrice/béta lectrice : petit, grand, un peu, vraiment… Les adverbes et les mots doudous doivent être utilisés avec parcimonie. Ils ne servent pas toujours le texte, peuvent même l’affaiblir.

Pour renforcer l’impact de mon texte, je chasse aussi le verbe faible : avoir, être et les autres. Ils pullulent dans mon premier texte. Là encore, cela m’avait complètement échappé.

Le passage de mon manuscrit chez une béta lectrice a été une révélation pour mon écriture, la décision la plus importante que j’ai prise et une étape déterminante dans mon parcours. Rien de mieux qu’une personne extérieure pour pointer ses défauts et tics d’écriture.

Ne pas utiliser d’adverbes et de verbes faibles : ces principes de base je les connaissais en théorie, j’avais potassé mon sujet avant et pendant l’écriture. Mais les habitudes sont coriaces. Je dois avouer que le rapport de Leslie a été une claque salvatrice et une remise en question de la façon dont j’écrivais.